Daedelus est un de ces producteurs californiens suractifs. C'est simple, il n'arrête jamais, à lui seul il fait les trois huit de la production électro/hip-hop. En véritable surdoué, il associe mélodie et expérimentation ou bien l'inverse selon les morceaux. Complexité attachante et accroche complexe, tel est le dilemne que nous propose le gaillard.
Architecte sonore du projet Weather commandé par Busdriver, Daedelus est un expert du collage déformé et déformant. Les sons sortis de ses samplers (guitare, harpe, percussions...) sont hachés, triturés pour tenter de faire ressortir la moëlle mélodique de chacun à laquelle il rajoute ses beats tantôt industriels, tantôt trip-hop. Après un premier album sur Mush Records, label hip-hop complètement barré, il trouve refuge sur Ninja Tune pour la sortie de 'Exquisite Corpse', album complètement barré et conceptuel d'une richesse incontestable mais à la cohésion vraiment floue. Mais alors que dire des collaborations aussi multiples qu'excellentes, on retrouve le génial MF Doom (déjà chroniqué pour un morceau de Dangerdoom), Prefuse 73, Mike Ladd, ou encore les foux furieux français TTC.
En dépit de la qualité de ces collaborations, je trouve que ce sont les morceaux où Daedelus se retrouve seul qui impressionnent le plus. Et plus particulièrement 'Just Briefly', véritable bricolage psychédélique avec son orgue, romantique avec son orchestration classique, pop avec cette guitare qui boucle en permanence et une voix qui grésille comme sur de bons vieux vinyls. Surréaliste et poétique...
